July 2022

Demanding action on the SDGs!

Un monde où règne l’égalité des genres ne prônerait pas la guerre sans fin

Égalité des genres et paix et prospérité internationales sont inextricablement liées, mais les progrès ont été dangereusement lents ces dernières années.

D’Alison Holder via Fortune

La Journée internationale des droits de la femme 2022 pourrait rencontrer un problème de visibilité en cette période d’incertitude mondiale, les flux d’actualités étant occupés par les menaces de « 3e Guerre mondiale » et les retombées de la pandémie mondiale. 

Le 8 mars, quelques campagnes de promotion à bout de souffle pourraient mentionner cette journée ainsi que quelques présentations d’entreprise sans conviction sur une diversité accrue dans la salle de réunion, et quelques personnes pourraient même ajouter une bannière à leur profil Twitter. Mais derrière tout cela, il y a un sentiment de malaise et de distraction : « Nous n’avons pas le temps de nous soucier de l’égalité de genre cette année, alors qu’il y a une guerre à remporter. »   

Cependant, ce serait une grossière erreur que d’ignorer les liens entre l’égalité de genre et la paix et la prospérité internationales. Ces questions sont inextricablement liées. La Journée internationale des droits de la femme doit servir à rappeler qu’aucun pays n’a atteint l’égalité de genre et que les progrès de ces dernières années ont été, au mieux, lents. Moins d’un quart des pays progressent « rapidement » vers l’égalité de genre et un pays sur trois ne fait aucun progrès du tout ou va dans la mauvaise direction.

Un monde plus égalitaire serait-il aussi plus sûr et plus pacifique ? La réponse simple – et fondée sur des preuves – est un oui catégorique.

L’égalité des genres s’avère l’indicateur le plus important de la paix, plus que la richesse, le niveau de démocratie ou l’identité religieuse d’un pays. Les pays où règne l’égalité des genres sont moins susceptibles d’entrer en guerre, d’user de la force en premier pendant les conflits ou d’être impliqués dans des crises internationales violentes. Les États qui investissent dans les femmes sont plus susceptibles d’être richesstables et démocratiques.  C’est pour ces raisons que l’égalité des genres a été décrite comme « le pivot de la sécurité internationale ».

Pourquoi ? Tout simplement parce que les femmes seraient représentées sur un même pied d’égalité aux postes de pouvoir et occuperaient les sièges qui leur reviennent à la table de prise de décision. Aujourd’hui, les femmes n’occupent qu’un quart des postes ministériels ou de la haute administration au sein des gouvernements.

Qui se trouve autour de la table de direction de l’OTAN pour prendre des décisions cruciales sur la manière de répondre à l’invasion russe de l’Ukraine ? Seuls quatre des 30 pays de l’OTAN (13 %) sont dirigés par des femmes. Les accords de paix qui incluent des femmes sont 35 % plus susceptibles de durer au moins 15 ans. Pourtant, sept processus de paix sur 10 n’incluent toujours pas de femmes médiatrices, ni de femmes signataires.

Nous savons également que plus il y a de femmes au gouvernement, plus l’attention portée au bien-être social, à la protection juridique et à la transparence au sein du gouvernement et des entreprises est grande. C’est un cercle vertueux : les gouvernements qui ont un pourcentage plus élevé de femmes ministres mènent des politiques plus ciblées qui soutiennent l’égalité des genres.

Qu’il s’agisse des liens entre l’opportunisme dans le secteur bancaire dominé par les hommes et les comportements à risque qui ont contribué au krach financier de 2008, ou bien de la « masculinité toxique » et de l’armement nucléaire, il n’est pas difficile de voir comment une plus grande égalité des genres serait bénéfique pour nous tous, en particulier en temps de conflit international.

Assurer la participation et la représentation des femmes sur un même pied d’égalité ne constitue qu’un élément de la solution quand on parle des liens entre l’égalité des genres et la sécurité internationale. La discrimination systémique à l’égard des femmes est elle-même une forme de domination et d’exploitation qui se manifeste ensuite dans la sécurité et le contrôle de l’État. Il ne faut pas s’étonner de constater que les États qui ne se préoccupent pas de la réalisation des droits et du bien-être des femmes, ne se préoccupent pas non plus d’avoir un ordre international fondé sur des règles.

Notre tolérance à l’égard d’une inégalité des genres généralisée va de pair avec notre tolérance vis-à-vis d’un monde composé de « nantis » et de « pauvres », où le capital règne en maître, où les deux tiers des pays ont augmenté leurs dépenses militaires (au lieu d’investir dans la santé, le bien-être et la lutte contre le changement climatique), et où la coopération internationale est de plus en plus supplantée par un nationalisme protectionniste.

Dans un monde patriarcal, dominé par le pouvoir des hommes, les flambées de « puissance militaire » sont considérées comme la seule voie possible.  Dans un monde plus égalitaire, nous bénéficierions des divers points de vue, perspectives et talents de l’ensemble de notre population. Un plus grand nombre de pays auraient probablement institué des politiques étrangères féministes. D’autres stratégies pour faire face à l’agression de Poutine auraient pu être mises en place plus tôt. La réalisation d’un suivi de l’argent, des augmentations drastiques de la transparence financière et la répression de la corruption, ainsi qu’un regain d’internationalisme, de diplomatie et de coopération auraient pu empêcher la dangereuse aggravation dont nous sommes aujourd’hui témoins. 

Il n’est pas nécessaire que cela soit ainsi. Nous savons qu’un changement rapide en matière d’égalité des genres est possible. Bien que les progrès mondiaux en matière d’égalité des genres soient beaucoup trop lents pour que les principaux objectifs à l’échelle mondiale soient atteints d’ici 2030, il est encourageant de constater que plus de la moitié des pays du monde ont évolué dans la bonne direction ces dernières années, certains à un rythme relativement rapide.   

Nous ne pouvons pas laisser l’alarmisme porter atteinte à la priorité accordée à la Journée internationale des droits de la femme cette année. Nous devons plutôt nous rappeler que l’égalité des genres est fondamentale pour mettre fin au mécontentement et la discorde qui perturbent tant notre monde. En 2022, nous devons non seulement nous souvenir de la Journée internationale des droits de la femme, mais aussi revendiquer son histoire militante et faire entendre nos appels à un avenir plus égal, stable et prospère.

Alison Holder est la directrice d’Equal Measures 2030, un partenariat mondial pour l’égalité des genres de la Fondation Bill & Melinda Gates, PLAN International, FEMNET, ONE Campaign et bien d’autres organismes.

Égalité des genres : d’énormes progrès, mais des efforts restent à faire

De Alison Holder, via US News

« Les discours, c’est fini ». Ces paroles de la jeune défenseure Shantel Marekera, qui intervenait aux côtés des leaders mondiaux lors de la cérémonie d’ouverture du Forum Génération Égalité organisé la semaine dernière à Paris, résument le thème de cet importante rencontre sur l’égalité des genres. Lorsque les militant.e.s pour les droits des femmes du monde entier se sont réuni(e)s à Paris et aussi virtuellement, leurs appels à l’action, au financement et à la redevabilité vis-à-vis des engagements pris étaient retentissants, cohérents et clairs. Plus d’un an après le début de la pandémie de COVID-19, qui a également entraîné d’incroyables régressions en matière d’égalité des genre (le président français Emmanuel Macron a qualifié la COVID de « virus antiféministe »), les appels de ces militant.e.s étaient également empreints d’urgence.

Le Forum Génération Égalité organisé à Paris s’est déroulé 26 ans après la Conférence de Beijing, au cours de laquelle 189 pays se sont mis d’accord sur le plan d’action le plus progressiste et le plus ambitieux jamais conçu pour les droits des femmes. C’est à Beijing, en 1995, qu’Hillary Clinton a prononcé cette phrase décisive : « Les droits humains sont les droits des femmes. Et les droits des femmes sont des droits humains ». La semaine dernière, lors du forum de Paris, Mme Clinton s’est jointe à la vice-présidente américaine Kamala Harris, au président Macron et à d’autres leaders mondiaux pour nous rappeler ces mots.

Alors que le Forum Génération Égalité de trois jours touchait à sa fin, quelle sont les chances d’aboutir des demandes des militant.e.s pour l’égalité des genres exigeant que les gouvernements et autres acteurs puissants « arrêtent de faire des discours et commencent à financer » ?

Épisode 6 – LASTESIS, L’Art, acte de protestation

Nous écouterons, dans cet épisode, le collectif féministe chilien LASTESIS interpréter la chanson Un violador en tu camino, qui a été chantée partout, de la Turquie à l’Inde en passant par le Kenya, en guise de protestation.


Archive tirée de : Las Tesis, Colectivo Registro Callejero, Grafic Center, MUJERES AUDIOVISUALES ARGENTINA, Pamela Ortega, Edith Febles, Anteojo Rojo Prod, ISIDORA, FRANCISCA MELLADO, Noticieros Televisa, euronews (en espagnol), FNTV – FreedomNewsTV, Quiasma Producciones, Rebel, France24

Do Girls and Women Count? · LASTESIS, Arte como protesta

Épisode 4 – Amandine Gay, Se réapproprier la narration

Amandine Gay, afroféministe et réalisatrice française, donne la parole aux enfants transnationaux adoptés en France dans son dernier film Une histoire à soi afin qu’ils se réapproprient le récit. Elle-même adoptée, elle nous raconte aussi l’histoire de son parcours pour aller à la rencontre de ses propres origines.

Do Girls and Women Count? · Amandine Gay, Se réapproprier la narration

Melinda Gates : pourquoi il faut que les femmes kenyanes disposent de plus d’argent

Melinda Gates affirme que, dans un monde dominé par les hommes, ceux-ci doivent maintenant être prêts à aider les femmes à progresser dans leur carrière.

• Une femme gagne en autonomie lorsqu’elle dispose de moyens financiers. Elle vous dira que son mari la voit différemment, elle se voit différemment et ses fils la voient différemment. 

• Elle dit qu’il existe très peu de données sur la contribution des femmes à l’économie. Les données existantes sont sexistes et biaisées.

Des leaders du monde entier se réunissent au Canada cette semaine pour assister à la conférence Women Deliver, le plus grand rassemblement au monde sur l’égalité des genres et le bien-être des filles et des femmes.

Lors de cette réunion, les défenseur.e.s lanceront un nouvel Indice du genre dans les ODD qui classe le Kenya au 97e rang sur 129 pays concernant l’égalité des genres. Le rapport, préparé par Equal Measures 2030, montre que le Kenya obtient de meilleurs résultats que ses homologues dans certains domaines et est à la traîne dans d’autres.

L’égalité, un idéal bien lointain – El Heraldo

Le niveau de violence à l’égard des femmes est encore élevé au Mexique – pays qui se classe à la 64e place dans une liste qui en compte 129.

Selon le rapport d’Equal Measures 2030 mesurant le niveau de l’égalité de genre dans le monde, aucun pays ne l’atteindra d’ici à 2030, pas même le Danemark qui, avec un score de 89,3 points sur 100, est en tête du classement des 129 pays qui se sont engagés en 2015 à réaliser des changements significatifs pour atteindre l’objectif d’égalité en un peu plus d’une décennie. Le Mexique y occupe la 64e place. L’étude révèle que globalement, 40 % des femmes et des filles dans le monde, soit 1,4 milliard, vivent dans des pays où l’égalité entre les sexes est à un faible niveau, tandis qu’une autre proportion de 40 % vit dans des pays où ils parviennent à peine à passer la barre de l’égalité.

Dans ce rapport, dont le contenu fera l’objet de débats cette semaine dans le cadre des conférences Women Deliver 2019, à Vancouver, au Canada, il est indiqué qu’aucun pays n’obtient le score de 90 points, qualifiant un excellent niveau d’égalité (selon l’étude), venant ensuite la tranche 80-89 points qui qualifie un bon niveau d’égalité, de 70-79 points pour un niveau suffisant, de 60-69 pour un niveau médiocre et enfin de moins de 59 points, représentatif d’un score très mauvais. Le Mexique qui se trouve à la 64e place se situe au milieu du classement, avec 66,9 points : ce score est faible compte tenu du taux élevé de violence à l’égard des femmes et du manque d’opportunités pour elles. « Aucun pays ne prend de mesures ambitieuses pour résoudre ces difficultés, pas même ceux qui affichent les meilleurs scores. Ces problèmes ne vont pas disparaître, et y compris au sein des pays les mieux notés il y a d’énormes problèmes », a déclaré Alison Holder, directrice du projet. Se trouvent en tête du classement notamment laFinlande (avec 88,8 points), la Suède, la Norvège, les Pays-Bas, la Slovénie et l’Allemagne.

David Miliband: « Les prochaines étapes pour faire progresser l’égalité des genres dans les situations de crise »

« Les prochaines étapes pour faire progresser l’égalité des genres dans les situations de crise : comment une approche féministe peut y contribuer » – Discours de David Miliband, président et directeur général de l’International Rescue Committee – Rescue

Washington D.C., 10 juin 2019 – Je suis extrêmement reconnaissant à Madeleine Albright, Melanne Verveer et au Georgetown Institute for Women, Peace and Security pour s’être associés à la rencontre d’aujourd’hui, ainsi qu’à vous tous pour votre présence. J’apprends beaucoup de Madeleine et Melanne depuis longtemps, et je suis ravi de partager certains des enseignements dont elles et d’autres m’ont fait bénéficier.

J’espère que vous comprendrez si je dis que les plus importantes participantes à cette réunion d’aujourd’hui vivent loin d’ici. Je pense aux femmes et aux filles des quarante États fragiles et en conflit où travaille IRC. Elles sont la raison de notre présence ici aujourd’hui.

Demandons des comptes aux dirigeants du G7 concernant leurs promesses en matière d’égalité des genres – Euractiv

En ce qui concerne l’égalité des genres, nous n’avons pas besoin de promesses mais de progrès. C’est pourquoi les dirigeants du G7 doivent mettre en place un mécanisme qui oblige les gouvernements à respecter leurs engagements, soutiennent Friederike Röder, Joe Powell, Aurélie Gal-Régniez et Philippe Lévêque.

Friederike Röder est la directrice UE et France de ONE ; Joe Powell est directeur général adjoint du Partenariat pour un gouvernement transparent ; Aurélie Gal-Régniez est directrice générale d’Equipop ; et Philippe Lévêque est directeur exécutif de Care France

En 2019, l’égalité des genres a son heure de gloire. Après avoir été au centre du Sommet du G7 de 2018 au Canada, le sommet du G7 organisée cette année en France fera également de l’égalité des genres sa priorité. Le Conseil consultatif sur l’égalité des genres (GEAC), réuni l’an dernier par le Premier ministre Justin Trudeau, consolide ses travaux sous l’impulsion du président Emmanuel Macron. Ce Conseil rassemble un groupe spectaculaire de défenseur.e.s de l’égalité des genres, qu’il s’agisse des directrices d’ONU Femmes et de Women Deliver, du directeur du Partenariat mondial pour l’éducation, des lauréats du prix Nobel de la paix Nadia Murad et Denis Mukwege, ou encore d’artistes connues pour leur engagement social comme Angélique Kidjo et Emma Watson.

Sommes-nous en train d’abandonner les femmes et les filles ? Demandez-leur – Bond

L’égalité des genres n’est pas une question qui ne concerne que les femmes – elle est fondamentale pour un monde plus sûr, plus juste et plus durable. De récents rapports soulignant l’insuffisance des progrès à l’échelle mondiale ont été décrits comme une « sonnette d’alarme pour le monde ». Nous devons faire plus et plus vite pour réaliser l’égalité des genres et veiller à ce que les personnes les plus marginalisées ne soient pas laissées pour compte.

« Tout le monde en parle » : les droits des femmes sur le devant de la scène en 2020 – The Guardian

Les dirigeants mondiaux, la société civile et le secteur privé se préparent à faire de 2020 la plus grande année à ce jour pour la promotion des droits des femmes. Au cours de l’année, des milliers de personnes devraient assister à des événements et forums de haut niveau organisés par les Nations Unies à Mexico et à Paris pour marquer le 25e anniversaire de la Plate-forme d’action de Beijing, un accord historique visant à mettre fin à l’inégalité de genre.

Épisode 2 – Alice Coffin – Amorcer le changement de l’intérieur

Dans cet épisode, Alice Coffin, journaliste française, militante féministe, politicienne et auteure du brillant essai Le Génie Lesbien, parle du féminisme radical, de la domination masculine en France et de l’importance de prendre soin de soi pour les activistes.

Archives de La Barbe, AJL, Now This News, CNEWS, Europe 1, 11 Alive

Do Girls and Women Count? · Alice Coffin, Amorcer le changement de l’intérieur