Question : Pouvoir de décision des femmes au sein du ménage

Pertinence et approches de mesure prometteuses :

Pour progresser en matière d’égalité de genre, il est indispensable de renforcer le pouvoir de décision des femmes, ainsi que leur capacité à définir leurs propres objectifs et à agir en conséquence. Des données collectées au Mexique démontrent que l’augmentation des perspectives sur le marché du travail renforce le pouvoir de décision des femmes ainsi que la santé des enfants. Une étude menée par la Banque mondiale au Pakistan montre également que lorsqu’une femme a plus de pouvoir de décision, son ménage est plus susceptible de consacrer ses revenus aux chaussures, aux vêtements, aux soins médicaux et à l’éducation.

Cet indicateur ne fait pas partie du cadre officiel des ODD, mais peut être mesuré dans le cadre de l’Enquête mondiale sur les valeurs (WVS) et des enquêtes démographiques et de santé (DHS). La 6e enquête Enquête mondiale sur les valeurs a porté sur 60 pays et les modules décisionnels des enquêtes démographiques et de santé sont facilement accessibles, mais la méthodologie sur laquelle reposent les questions de l’enquête est largement contestée.

Question : Santé reproductive et pouvoir de décision des femmes

Pertinence et approches de mesure prometteuses :

Des données provenant de 45 pays, pour la plupart d’Afrique subsaharienne, révèlent que seulement 52 % des femmes âgées de 15 à 49 ans, mariées ou en union, déclarent prendre leurs propres décisions en matière de relations sexuelles et d’utilisation de moyens de contraception. La hausse du recours aux moyens de contraception entre 1990 et 2008 a contribué à réduire de 1,7 million le nombre de décès maternels, et si les besoins en moyens de contraception modernes étaient entièrement satisfaits, on estime que le nombre de décès maternels serait réduit de 76 000 par an (2017).

Il existe un indicateur officiel des ODD (niveau 2) sur cette question, mesuré grâce aux enquêtes démographiques et de santé (DHS) et aux enquêtes par grappes à indicateurs multiples (MICS) qui couvrent la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire. Sa méthodologie repose sur les informations disponibles dans les DHS menées dans environ 70 pays, où l’indicateur peut être ventilé par lieu, quintile de richesse du ménage et niveau d’éducation. L’indicateur est également ventilé par moyen de contraception. La proposition consiste à ajouter l’âge, l’état civil (marié, en union, non marié) et le handicap.

Question : Évaluation de la mise en œuvre de la CEDEF

Pertinence et approches de mesure prometteuses :

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), adoptée par les Nations Unies en 1979 et ratifiée par 189 de ses 193 États membres, est considérée comme une charte internationale des droits des femmes. Des organisations de la société civile et des groupes de femmes ont utilisé la Convention pour obliger les gouvernements à respecter leurs obligations légales formelles d’éliminer toute discrimination à l’égard des femmes.

La CEDEF est supervisée par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, élu par les États signataires de la CEDEF. Tous les États signataires de la CEDEF doivent soumettre des rapports au Comité tous les quatre ans. Ces rapports détaillent les mesures législatives, judiciaires, administratives et autres visant à mettre en œuvre les principes de la CEDEF au niveau national. Par ailleurs, l’OCDE et les Nations Unies organisent régulièrement des évaluations régionales qui décrivent en détail les bonnes pratiques et les défis de la mise en œuvre de la CEDEF au niveau régional.

Question : Prévalence des violences à l’égard des filles et des femmes (notamment la violence exercée par un partenaire intime)

Pertinence et approches de mesure prometteuses :

Les filles et les femmes sont particulièrement vulnérables aux violences, aux abus et même aux féminicides commis par leurs proches, notamment les membres de la famille et les partenaires intimes. Cette violation des droits humains a également des effets intergénérationnels : les enfants issus de familles touchées par la violence exercée par un partenaire intime (VPI)  sont plus susceptibles d’avoir des difficultés parentales ultérieures et de maltraiter leurs propres enfants.

Les principales sources de données sur la VPI sont les enquêtes nationales consacrées à la mesure des violences à l’égard des femmes et les enquêtes plus générales qui comprennent un module de questions sur la violence vécue par les femmes, principalement les enquêtes démographiques et de santé. D’autres enquêtes abordent également la question des violences dans une moindre mesure, notamment les enquêtes sur la santé reproductive et les enquêtes de victimation.